Les gouttes d'eau tombent lentement du ciel. Les passants ne pensent pas à se couvrir, la pluie vient à peine de débuter, peut-être ne s'en rendent-ils même pas compte à force d'être trop concentrés à se parler. La couleur du ciel ne parvient pas à percer les nuages gris et sombres, ceux ne possédant pas de montre ne peuvent pas réellement savoir si nous sommes encore le matin ou l'après-midi. En regardant la mienne, je sais que nous sommes déjà le début de soirée et que le soleil va bientôt se coucher.

Assise sur un des bancs du parc, j'observe ce qu'il se passe. Mon parapluie est calé de telle sorte à ce que je n'ai pas à le tenir avec une main pour me protéger de la pluie et pour que je puisse, de mes deux mains libres, écrire. Je n'ai pas envoyé quoi que ce soit au journal hier, mon inspiration peine un peu à venir ces derniers temps. Peut-être ai-je déjà dit tout ce que j'ai sur le cœur?
Non... Ce doit être autre chose.

Je regarde le ciel. La pluie tombe de plus en plus fort. Les gens courent pour chercher un endroit où s'abriter, je reste sous mon parapluie à l'abri des intempéries. Mon crayon parcoure lentement ma feuille, je réfléchis, fermant parfois les yeux. Je me rappelle d'un de mes souhaits, lorsque j'étais encore sur terre. Je voulais de grandes ailes noires dans le dos, pour pouvoir voler et aller voir Vallen. Lorsque je lui en avais parlé, il m'avait dit qu'il ferait tout pour que nous ayons tous les deux une paire d'ailes dans le dos. Evidemment, ce rêve n'a jamais pu se réaliser.

La pluie se fait de plus en plus forte et la nuit tombe. Je n'ai pas énormément de dossiers à traiter ce soir, je pense rester encore un peu assise sur ce banc, près de cet arbre immense à côté de moi, en observant ce grand champ de fleurs planté devant moi, s'écroulant doucement à cause des énormes gouttes d'eau. Je trouve cette scène vraiment apaisante.

J'entends alors des pas précipités, sûrement quelqu'un courant dans la boue en train de se former. Je lève un peu les yeux, essayant de voir qui peut bien courir ainsi sous la pluie, dans cette partie du parc.

Surprise, l'insouciante se mit à courir à toute hâte, bousculant les passants sur le point de rentrer chez eux, sans oublier de s'excuser en retour, ses jambes fines et frêles s’accéléraient au fur ou à mesure ou la cible s'éloignait. 

Le vent est terriblement fort aujourd'hui. Si fort que mon parapluie glisse de là où je l'ai calé. Quelques gouttes tombent sur les pages de mon carnet que je m'empresse de fermer et de glisser sous mon manteau, le pressant contre moi. Il faut que ses pages soient le moins humide possible, ce serait une catastrophe sinon.

Un chat noir passe très rapidement devant moi pour aller se percher en haut de l'arbre à mes côtés. Visiblement, c'était vraiment une mauvaise idée de sortir aujourd'hui. Fichue secrétaire qui pensait que cela m'aiderait. Je me prépare à me lever pour tenter de décrocher le parapluie mais, avant même que je ne fasse un geste, une jeune fille se propose visiblement de le faire pour moi.

Sans dire un mot, je reste assise, tenant le carnet contre moi. Je me sens un peu gênée de ce que cette fille fait pour moi, de quoi se mêle-t-elle? Bon, après tout, j'ai l'habitude que l'on m'aide à certaines tâches à mon travail. J'attends donc, mon stylo toujours en main, le faisant tourner entre mes doigts.

TROUVÉ ! 

Accrochée à la branche en mode koala, elle se demanda rapidement ce qui lui prenait de faire une chose pareille pour une inconnue. Personne ne la connaissait, pourtant, ce désir de se sentir directement concerner dès qu'un problème apparaissait, ne pouvait disparaître. Quoi qu'elle faisait, elle ne pouvait se résoudre de leur tourner le dos. Motivée, d'un élan poussé, les mains tendus prêtent à attraper le parapluie, Midori parvient à son but. 

Mais maladroite comme elle était, n'ayant pas réalisée que ses pieds ne s'appuyaient sur rien du tout, Ne se rendant pas vraiment compte ce qui était en train de lui arriver, elle resta indifférente. Durant sa chute, on aurait dit qu'elle volait. En y repensant, est-ce qu'elle pouvait se servir de son pouvoir? Ici, maintenant? Retombant sur un buisson, la douleur était amer mais pas tellement douloureuse. Elle repensait à ses dernières instants avant d'arriver dans ce nouveau monde qu'était Anadran. 

D'un soupir presque inaudible, ses songes s'en allèrent, puis elle se releva en tapotant sa jupe légèrement froissée, mais cela ne changeait pas grand chose. Se tenant devant toi, elle esquissa un sourire faux ne voulant que montrer de la bienveillance vis-à-vis de toi. Tendant d'une main ton parapluie, malgré sa légère blessure à la jambe: Elle n'y fit guère attention. Tant absorber par cette envie d'aider.

Attendant qu'elle termine de prendre mon parapluie, je ne l'ai pas vraiment regardée faire. J'ai gardé mes yeux posés sur le paysage en face de moi, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir faire maintenant qu'une étrangère m'aborde...

Devrais-je la remercier avec un de ces faux sourires et rentrer chez moi? Non, je suis venue pour écrire. Devrais-je lui expliquer que je ne comprends clairement pas ses actes? Ou même qu'elle commence à m'importuner? Non. Soyons pacifistes. Pensons à notre objectif principal, si cela se trouve, cette jeune fille peut être utile.

Une fois qu'elle finit de s'amuser dans l'arbre, elle me tends mon parapluie, un sourire aux lèvres. Cette fille semble assez simple au final... Peut-être est-elle simplement une native. Pourtant, je ne l'ai encore jamais vue dans le coin.
Je lui fais un doux sourire, assez forte pour jouer ces expressions, afin de lui faire penser que je la remercie de tout mon coeur.

" Merci beaucoup. "

Je vois qu'elle regarde mon carnet sous mon manteau. Après avoir recalé le parapluie, je le sors, lui montrant qu'il n'a pas vraiment reçu de pluie.

" Ne t'inquiètes pas pour cela, j'ai l'habitude de ce genre de situations... Comment pourrais-je te remercier? "

Je peux sûrement en apprendre plus sur cette jeune fille. Cela peut toujours être utile pour le gouvernement.

Un peu gênée de se mêler de ce qui ne lui regarder pas, Midori avait l'impression de t'avoir dérangée. Pourtant, tu n'avais pas l'air si perturbée par sa présence. Mais si, elle était occupée? L'avais-je dérangée? Aurais-je dû l'aider? Suis-je devenue détestable? Suis-je passée pour une idiote? Toutes ces questions lui montaient à la tête. 

Pourtant, tu n'avais pas l'air d'être quelqu'un de méchant, tu paraissais être un individu quelconque, mais ça, ce n'était qu'une simple pensée, elle ne pouvait pas te juger juste en te voyant : De plus c'était la première fois qu'elle te voyait. D'un pas affirmé, la petite brune te répondit avec un simple sourire. Tu l’intéressais, des milles questions pleines de curiosités se posaient à travers toi.
 
Essayant de voir à travers tes expressions ce que tu pouvais penser, puis elle s’assit auprès de toi sans être trop brusque. Pour essayer d'être la moindre dérangeante possible, et sa tête tournait vers toi, une expression douce s'affichait sur son visage. 

Puis elle s'étira un instant en ayant la mauvaise manie de se mettre à l'aise lorsqu'elle est embarrassée. Mais elle avait oubliée que cela pouvait peut-être te crisper. Alors elle s'arrêta nette. 

La pluie bat de plus en plus fort. Voyant qu'elle s'assied à côté de moi, je ne lui montre pas que sa compagnie me dérange et mets le parapluie au-dessus de nos deux têtes. En vérité, tant que je n'ai rien d'autre à faire et que la nuit ne se lève pas, elle ne peut m'importuner, car je n'ai strictement aucune autre obligation que celle d'écrire cet article pour le journal. Il faut que j'y arrive, il faut que je continue de faire publier ces textes.

Je vois clairement qu'elle est en train de stresser. Quel est son problème à cette fille? Je ne suis qu'une secrétaire du gouvernement, je ne vais pas la manger. Je n'aime pas vraiment qu'elle soit inquiète ainsi alors qu'elle essaye de faire croire que non. C'est inadéquat et imparfait de sa part. J'essaye d'éclaircir ma voix pour ne pas qu'elle remarque que sa gêne... Me gêne aussi.

"Mmh... Eh bien..." Je mets mon pouce sur mes lèvres, le passant rapidement sur celles-ci. "Je viens parfois ici. Je me promène dans tout Anadran généralement. Pas trop loin de chez moi. Et il faut que je te remercie tout de même."

Je la fixe donc, tenant bien fermement mon carnet dans ma main pour ne pas qu'il glisse et tombe dans la boue. Je n'ai pas répondu au fait de si elle me dérangeait ou pas, je l'aurais encore plus gênée sinon.

Te voyant tenir le parapluie, elle se sentit un peu gênée bien que cette attention la touchait vraiment, elle ne pouvait montrer sa reconnaissance, car bien que ce fut petit, c'était beaucoup pour elle. Peut-être qu'en toi, y avait-il, peut-être, le moindre intérêt pour notre Inquiétée? Ce minuscule intérêt qu'elle recherchait par le passé? Le parc était devenu désert avec ce temps. La pluie était tombé au mauvais moment, bien qu'en général, Midori apprécie la pluie car c'était une manière pour elle de se relaxer de temps en temps. 

Tu semblais concentrée, sans doute pour des choses importantes. Mais elle évita de faire l'indiscrète et la mêle-tout. Alors sans plus attendre, elle reprit :

Puis tu avais l'air de tenir à ta proposition, ne pouvant refuser, sa tête se mit à réfléchir un instant sur ce qu'elle pourrait dire. : Ce n'était pas dans son habitude de choisir pour les autres mais de suivre les autres si leurs choix paraissaient justes. Mais son ventre se mit à choisir à sa place sans hésité, et d'un grognement franc, il imposa sa faim. Face à cela, Midori fut surprise, effectivement elle avait faim, voir, la "dalle". Alors elle tourna la tête vers toi, son visage virant au rouge démontrant un désir malgré sa peur de te rendre la tâche difficile.

A cette question qu'elle me pose, j'hausse un sourcil en la regardant. Elle n'a vraiment pas dû se balader longtemps dans Anadran. J'éclaircis de nouveau ma voix, réfléchissant aux mots à utiliser pour ne pas qu'elle pense que je la prends pour une sotte.

" On ne peut plus voyager une fois dans Anadran... Après le désert, un immense mur entoure la ville... "

Je la regarde, toujours l'air aussi étonnée par cette question qu'elle m'a posé. Peut-être travaille-t-elle quelque-part qui ne lui permet pas d'en savoir énormément sur cette ville? Elle n'a vraiment pas l'air d'être une nouvelle pourtant.

" Tu es à Anadran depuis longtemps...? "

Entendant son estomac gronder, je compris que je pu faire quelque-chose pour l'aider. Je sors de mon sac une petite barre chocolatée, encore intacte. C'est Maria qui me l'a donnée avant que je ne parte du travail, quelle étrange personne. Enfin bon, je n'ai pas spécialement envie de la manger de toute façon, alors autant qu'elle profite à quelqu'un d'autre.

( Désolée du retard ;___; ! J'espère que tu t'es pas trop lassé depuis..? ;; Bon voilà, je te répond owo)

Troublée par ta réponse, la tête baissée, les bras relâchés, elle se demandait bien ce que tu pouvais entendre par là. Une vraie touriste. Mais ne voulant pas être confronté par ton regard, elle ne chercha pas plus loin. Elle se contenta d'un simple << Je vois... >> en n'oubliant pas d'ajouter une intonation compréhensive et distincte pour ne pas passer pour une désintéressée en plus d'une novice. 

D'un air réfléchi, sa concentration ne se basait plus directement sur tes expressions et tes manières, mais à présent à ce qu'elle aurait pu te dire. Elle, qui n'avait pas réellement de rêve, de destin concret, juste celui de mourir, tel un papillon éphémère.
Ne savant pas quoi te répondre, elle finit par choisir la carte de l'honnêteté, sans non plus, te donner plus de détail que ça. 

( Non ne t'inquiètes pas!! °w° Je m'inquiétais un petit peu j'avais peur qu'il te soit arrivé un truc. ;w; Contente de voir que tu es de retour! >w< )

La pluie tombe un peu moins fort. Tant mieux, le bruit des gouttes s'écrasant sur le sol n'obstrue plus trop les autres bruits de la nature. Je peux même penser que c'est devenu bien plus agréable d'être ici maintenant que cette pluie ne tombe que doucement, laissant écouter quelques autres bruits, comme celui des personnes courant sous la pluie pour rentrer chez eux.

Le fait qu'elle ne sache pas qu'un mur entoure la ville me paraît vraiment étrange. Même moi, qui suis secrétaire au gouvernement et qui doit rester beaucoup en ville, je suis au courant. Elle ne m'a pourtant pas l'air de ne rien savoir d'ici... Je garde toujours mon carnet contre moi pour lui répondre.

" Je suis morte le 12 avril 2011... Cela ne fait pas vraiment longtemps d'un certain point de vue... "

Le fait qu'elle me propose quelque-chose en échange de ma barre de chocolat me gêne un peu. Si ça se trouve, elle n'a pas vraiment de quoi s'acheter énormément de choses, juste assez pour manger? Elle a l'air d'être plus jeune que moi, est-ce bien raisonnable d'accepter un présent d'une personne plus jeune? Pourtant, je dois lui répondre, ce serait totalement impoli et incorrect de refuser quoi que ce soit d'elle. Je regarde alors ses mains, posant mon doigt sur sa main gauche.

" ... Celle-ci...? "