Messages : 39 Date d'inscription : 23/06/2013 Age : 28
| Sujet: « Comme quoi, il faut toujours choisir ses amis avec soin. » Dim 23 Juin - 11:58 | |
| Belarus de Hetalia. | Nom ; Karma. Prénom ; Lalwendë Eileisse. Sexe ; ♀ Âge actuel ; Dix Sept ans. Date de naissance ; Le Neuf Juillet Mille Neuf Cent Quatre-Vingt Seize. ( 09/07/1996 ) Date de mort ; Le Vingt Trois Octobre Deux Mille Treize. Groupe ; Anormaux. Pouvoir ; Je suis capable de me téléporter. Grade/métier ; Actrice pour le plaisir.
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Miroir, mon beau miroir... Qui est la plus belle ? À quoi ressemble-je ? C'est une question bien délicate que voici, mon petit bonhomme. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais répondu : « À rien » dans une de mes nombreuses blagues qui ne font rire que moi. Malheureusement pour ma petite personne, vous tenez un miroir dans vos mains et vous me forcez à contempler mon reflet.
Même si ce que j'y vois ne me fait pas vraiment plaisir.
C'est vrai, qui voudrait avoir le visage de celle qui me fait face ? Ses yeux me paraissent immenses, presque trop grands. Et ils sont d'une couleur pâle, brillant d'une lumière insuffisante. Ils n'expriment pas beaucoup de choses, si vous voulez mon avis. Ils sont simplement vides. Sans émotions. Pourtant, malgré ça, ils sont bleus. Enfin, ils n'ont pas l'air d'être heureux d'être bleus, je crois. Où est l'étincelle de vie qui scintille dans le regard de chaque personne vivante ? Où ? Et bien là, elle est nul part. Elle a disparu. Pouf ! Envolée.
Ou alors, elle s'est cachée, tout bonnement. Mais si bien cacher qu'elle n'en sortira plus jamais, dans ce cas. Et quelle est sa cachette, d'après vous ? J'en ai aucune idée. Peut-être ses cheveux ? C'est vrai qu'ils sont pas si mal que ça pour faire une bonne petite planque. Quoique, petite, petite... Plutôt immense, son refuge, ouais ! C'est une cascade entière qui lui sert de terrier, oui. Blonde et nacrée, cette fameuse coulée s'épanche jusqu'à la moitié du dos du reflet du miroir. Elle peut peut-être paraître avec des cheveux blancs à la base, mais ils ont plus une couleur blonde platine que immaculée - qui est pourtant assez clair.
Quelques mèches bouclées par là, quelques longues bouches méchées par ci. Alors ouais, c'est sûr que c'est une bonne cachette. Et que si elle est cachée là-bas, notre petite lueur ne doit pas être la seule à l'occuper. En effet, son gentil colocataire qu'elle aime très fort n'est autre que le visage de sa propriétaire. Un visage assez joli, d'ailleurs. Avec des sourcils fins qui surmontent les yeux que la lueur cherche tant à fuir, les surplombant, eux et leurs cils grandioses. Et puis, il y a ce petit nez adorable aussi. Il est un peu petit, avec son bout rebondi et légèrement bombé. En dessus, se trouvent des lèvres fines et charnues. Elles ne sourient pas. Elles ont l'air de ne jamais sourire. Pour autant, on voit qu'elles sont habituées au rire. Mais pas au sourire. C'est étrange, en fait. Seulement, c'est ainsi. Leur teinte rosée est appétissante et me donne presque faim. Hum, miam miam. Cependant, un bref retour au visage en entier, avec sa forme ronde et son menton pointue, et mon appétit disparait.
Quel sérieux ! De plus, cette impression est bien renforcée, quand on observe les vêtements qu'elle porte, la fille du miroir. Ils sont assez spéciaux, mais ils lui vont plutôt bien, force m'est d'admettre. D'un style victorien, ils appartiennent à une autre époque. C'est un petit retour en passé, un saut dans le temps « discret », du genre qui se fait remarquer. La petite dentelle est vraiment blanche, elle. Ses ombres duveteuses se propagent délicatement sur le tissu raffiné au touché doux et soyeux. La couleur de la robe rappelle celle de ses yeux, même si elle est plus appuyée, plus foncée. Sa lueur ne l'a pas quittée, vu qu'elle n'en a pas. Enfin, pas à première vue.
Qui sait, si ça se trouve les vêtements sont des êtres vivants et ils ressentent eux aussi des émotions. Et peut-être qu'un jour, ils se rebelleront et ils viendront nous étouffer durant notre sommeil, pour se venger des trous et des multiples mauvais traitements que nous leur faisons subir. Pauvres petits, niark. Toujours est-il, que si le corsage est ajusté, découvrant sa poitrine ronde et ferme, les jupons sont plutôt amples. De cette manière, ils cachent eux aussi quelque chose. Deux jambes musclées et longues, comme sans fin. En effet, la demoiselle mesure un bon mètre soixante seize, ce qui fait qu'elle fait la taille de pas mal de garçon - parfois même elle est plus grande. Et vu qu'elle est du genre spéciale, à la place de dévoiler ses formes généreuses, elle les dissimule.
Dans ma cervelle, il n'y a que des cochonneries ! Moi, je n'ai jamais eu un vrai cœur. C'est ce que j'ai toujours pensé. Et étrangement, j'ai toujours trouvé ça juste. Certes, certes, je possède un cœur qui me permet de vivre, dont les mouvements pulsés diffusent la vie en moi, comme tout le monde. Mais est-ce vraiment suffisant pour dire connaître la joie d'avoir qu'il peut nous offrir, lui et ses battements contrôlés ? Il nous offre la vie, mais lui n'en a pas. Est-ce une vie de toujours faire la même chose ? D'avoir toujours le même rythme sans la possibilité d'un peu de changement sous peine de faillir à sa tâche ? Donc moi, je me suis toujours considérée sans cœur. Parce que justement, lui n'est pas comme les autres. Alors que quelqu'un de normal se permet de lui donner un peu de divertissement en éprouvant des émotions et des sentiments, en augmentant son rythme cardiaque, moi je m'y refuse. Pourquoi lui offrir un peu de bonheur si c'est pour lui retirer par la suite ? Stupides idiots.
Et évidemment, je suis une personne d'une graaaande gentillesse. Mais ça, vous vous en doutez sûrement déjà, n'est-ce pas ? Je suis tellement prête à tous pour mes amis, à sauver leur vie au dépend de la mienne et tout le reste. Vous savez quel est mon deuxième sport favori ? Dire de gentilles choses toutes mignonnes dont je ne pense même pas un mot. Ah oui, mon deuxième prénom c'est aussi sympathie. Mettez ces dernières phrases avec le ton le plus ironique et sarcastique que vous ne pourrez jamais entendre, et là c'est parfait. Sauver des « amis » au prix de sa propre existence ? Jamais, pauvre fou. Dire des paroles amicales ? En plus d'être fou tu es idiot.
Vous l'aurez donc compris, je suis une grande partisane de l'ironie et du sarcasme. Bon, même si je l'utilise souvent, je ne suis pas sûre de le faire très bien. Parfois, on me dit que mon humour qui ne fait rire que moi est un peu lourd. Trop dur à supporter, peut-être. C'est vrai que quand je veux, je peux être une modèle de chieuse exemplaire. Ça, je sais le faire à la perfection. C'est d'ailleurs l'une des rares choses que je sais faire parfaitement bien. Suivre quelqu'un qui nous dit de ne pas le suivre. Parler à quelqu'un qui nous dit de ne pas lui parler. Faire quelque chose qu'on me dit de ne pas faire. J'aime faire le contraire de ce qu'on me dicte.
Moi, je suis exceptionnelle. Une marginale exceptionnelle. Avoir un caractère inconstant ne me suffit pas. Il faut que je marque ma différence par mon manque de caractère, justement. Je peux devenir qui vous voulez, quand vous voulez. Bon, certes, certaines réflexes et attitudes sont encrées en moi, dures et solides comme du fer, et je ne pourrais jamais m'en défaire, mais je suis totalement capable de devenir une vraie gentille petite fille, un vilain monstre, une fille totalement indifférente. Enfin, ce que vous désirez. Malgré tout, à cause de mon sens de l'ironie assez prononcé, je risque de tout exagérer. C'est ainsi qu'on se rend compte si je suis sérieuse ou non. Au dégré d’exagération.
N'écoutez jamais ce que je dis comme vous l'entendez. Inversez les mots, mettez les à l'envers, modifiez leur prononciation, et vous comprendrez ce que vous devez comprendre. Je ne parle pas avec un langage codé, mais c'en est pas si long que ça, vous savez. Un exemple, peut-être ? Oui, je crois qu'il vaut mieux, parce que je vois à votre tête que vous êtes totalement paumés. Pourquoi ça ne me m'étonne pas ? Ts. Si je vous dis « Je t'aimeuuuh ! » comme une vache avec une voix bien trop aiguë pour être réelle ou même sincère, c'est que je pense le contraire. Et si je mets à papillonner des cils en faisant des petits gestes avec mes mains pour replacer mes cheveux correctement sur mon visage si fermé, c'est que je déteste. Avez-vous compris la notion ? Non, toujours pas ? Allons donc, je ne suis toujours pas étonnée. Un deuxième exemple ? Oh oui, je vois à ta tête que t'en as besoin. Si je te lance « Oh wi ! Je le ferais ! J'adore te rendre service ! Ça me rend tellement heureuse ! » avec un grand sourire totalement faux et de grands mouvements de bras circulaires, c'est que je ne le ferais jamais ce que tu m'as dit de faire. Est-ce plus clair, ainsi ?
Je suis aussi le genre de fille qui ne partage pas. Possessive un jour, possessive toujours. Si il y a bien quelque chose dont je ne peux accepter l'avènement, c'est le partage. Je déteste donner. Et par la même occasion, je déteste aussi recevoir. Je voudrais juste me perdre dans ma bulle à moi, fermée dans un monde qui n'appartiendrait qu'à moi, à moi seule. Juste à moi. Cependant, ça n'est pas possible, je le sais. C'est comme un sentiment, une émotion, non formulé. Une idée qui tarde à montrer son nez, son corps. Alors même si je ne peux vraiment tout garder pour moi et rester indifférente aux cadeaux que les autres essayent de me faire, je tente tout de même de ne rien accepter ou donner. Je veux croire que je indépendante. Je veux croire que je sais me débrouiller seule. Père castor, raconte nous une histoire ! Évidemment, j'adore les histoires où les enfants se font manger. J'ai un petit bâillement. Quelle heure est-il ? Bah, aucune idée. Et de toute façon, je m'en fiche comme de ma première dent de lait. Je porte mon regard voilé par l'ennui sur le ciel. Bleu, comme toujours. N'en a-t-il pas marre, d'être toujours de cette couleur ? Même lorsqu'il fait nuit et que le soleil n'est plus là pour l'allumer, tel un spot le ferait pour un danseur sur scène, il est bleu ; sauf qu'il est bleu nuit. Autrement dit, la couleur qu'il n'a pas en ce moment. Quelle monotonie ! C'en est lassant, à vrai dire. Peut-être qu'un jour j'en aurais marre. Peut-être qu'un jour je finirais ma vie de manière élégante.
Malheureusement pour moi, ça risque de n'être jamais le cas. Comme c'est dommage ! Un peu décevant, aussi, mais bon. L'heure. Quelle heure est-il ? Finalement, je m'en fiche pas tant que ça : la preuve, je finis par regarder la montre fine et dorée qui rappelle les gourmettes en or. 13h44. Et nous sommes le vingt trois octobre, précisément le jour de l'anniversaire à ma mère, cette folle dingue qui a perdu sa tête sur l'autoroute, alors qu'elle roulait trop vite.
La sonnerie retentit, me ramenant brusquement à une réalité que je n'aime pas. Ma vie est ratée, totalement ratée, devrais-je dire. Elle est un fiasco complet. Je n'ai pas d'amis, vu qu'il n'y a personne sur Terre assez fou pour supporter mes sarcasmes à longueur de journée. Je suis toujours toute seule, que ça soit chez moi, dans la rue ou au lycée. Aussi long que je me souvienne, je n'ai jamais été accompagnée par qquelques petites personnes qui éprouvent de la sympathie pour moi. Il faut croire que je suis une solitaire dans l'âme. Enfin bon, du moment que ça ne me gêne pas.
Je me lève doucement, en prenant mon temps. Au passage, ma longue robe bleue et victorienne joue et volette quelques instants dans les airs gracieusement. Je passe une main distraite dans mes jupons fous afin de les remettre à leur place, et je récupère mon sac qui traîne au sol. De quoi aai-je cours déjà ? Ah oui, d'espagnol. Vive la langue du soleil ! Dommage que j'en ai rien à faire. J'ai un nouveau bâillement, que je réussis à étouffer cette fois, en plaçant une main fine devant ma bouche. Je crois que je suis en manque de sommeil moi, dites donc. Je me dirige cependant vers ma salle de cours, qui se trouve au dernier étage. D'un pas naturel et léger, je m'y rends, en ne croisant absolument personne dans les couloirs. Ils sont totalement vides, et je dois avouer que ça me fait étrange. D'ordinaire, il y a toujours une dizaine d'élèves qui traînent sans but dans ce lycée. Mais là, non.
C'est avec un réel soulagement que j'arrive au dernier étage, et que j'entre dans ma classe ; à vrai dire, jee n'aurais jamais cru qu'un jour je serais heureuse d'aller en cours. Comme quoi, tout arrive, il suffit d'être patient. Seulement, de la patience, moi j'en ai pas des masses. Enfin bon, toujours est-il que je vais m'asseoir à ma place ordinaire, celle au fond et près de la fenêtre. C'est toujours là que je suis, toutes les années, toutes les classes. Les gens - élèves et profs confondus - ont pris l'habitude, si bien qu'ils me réservent toujours le bureau. C'est comme si mon nom y était écrit. Sauf que c'est pas le cas, bien sûr. D'ailleurs, comment écrire un prénom sur une seule chaise de toutes les classes ?
Sur mon passage, j'entends encore quelques murmures, désapprobateurs pour la plupart, me reprochant d'être en retard. Pourtant, je ne suis pas particulièrement en retard. Mais me voilà assise, le regard porté sur le monde extérieur. Je ferme mon esprit à leurs chuchotements sur mon compte, faisant celle qui n'entend rien. Je ne sais pas dire combien de temps je suis restée ainsi, dans ma petite transe habituelle, mais au bout d'un moment, quelque chose de dur heurte ma tête. Je ne sais pas ce que c'est. Avec un petit grognement peu distingué, je me tourne vers celui ou celle qui a osé faire ça. Quelle n'est pas ma surprise quand je vois un jeune homme à côté de moi, un grand sourire sur ses lèvres. Étant donné que je suis toujours toute seule, j'ai complètement oublié que mon bureau est pour deux personnes.
“ Hé ben, c'est pas trop tôt ! Ça fait depuis une heure que j'essaye d'attirer ton attention. Je disais donc, je suis Léon, et toi ? ”
Je rêve ou... Cet abruti est bel et bien en train de me parler ? Et en plus, il le fait aavec un ton dégoulinant de joie et de sentiments si bons qu'ils me donnent envie de vomir. Je n'ai jamais vu sa tête avant, ça doit être surement un petit nouveau. Mais vu que je me fiche de ce détail, je me contente de chercher des yeux l'arme du crime. Ah ! Trouvé ! C'est un livre. Il m'a frappée avec un ... Livre ? Je sens ma colère qui bouillonne soudainement en moi, furieuse à l'idée qu'on ait pu me faire un tel affront. Pourtant, il y a quelque chose chez ce bouquin d'étrange. D'extraordinaire. Il me semble que sa couverture palpite, comme si elle me disait « Prends moi, prends moi ! Je suis génial, prends moi ! Lis moi et apprécies moi ! ». Je n'ai jamais ressenti ça pour un livre. Stupéfaite, je le prends comme il me dit de le faire, l'examinant sous toutes ses coutures. Magnifique. Je le pressens, ce livre est magnifique. Avec une adoration débordante et nouvelle, je l'ouvris, oubliant complètement son propriétaire.
La semaine suivante, j'ai à mon actif le numéro un, deux et trois, et je sais que c'est une trilogie. J'attends que mon nouvel ami et moi puissions échanger nos avis dessus.. Nouvel et premier ami, même. Après avoir fini ses deux livres, je me suis liée d'amitié avec Léon, me découvrant quelques affinités avec ce personnage au même goût vestimentaire que moi. Je n'aurais pas un seul jour imaginé que j'aurais un ami une fois dans ma vie. Mais lui, il est sympa, gentil et drôle. Tout le contraire de moi. J'ai comme l'impression de me sentir mieux à ses cotés.
Par ailleurs, le voilà devant le lycée en train de m'attendre sagement. En le voyant, je le rejoins et j'ai un de mes rires qui dissimulent mon incapacité à sourire. Pour nous dire bonjour, nous nous serons dans nos bras, et il fait claquer un bisou sonore sur ma joue, tout sourire. Après quoi, nous discutons un peu, entamant une conversation qui n'a rien pour me déplaire.
“ Dis, tu voudrais pas sécher cette journée ? - Non, je déteste sécher, je suis une élève teeeeeellement parfaite ”, je réponds en papillonnant des cils et en ayant un rire bien trop aiguë d'hystérique. “ On va où ? ”
Il a comme un sourire énigmatique, et il se retourne, sans prendre la peine de me répondre. Après quoi il prend ma main et commence à marcher. Moi, dont la curiosité me rend docile, je le suis sans rien dire. Combien de temps a-t-on marcher ? Bah, j'ai arrêté de compter à partir de la deuxième heure. Lorsqu'on se stoppe enfin, j'ai si mal aux jambes que je me laisse choir sur un rocher gros comme une chaise - et dont je me servis pour la même fonction. Ensuite, je porte un regard sur le monde qui nous entoure. Nous sommes au sommet d'une montagne, avec le ciel si près que je crois pouvoir le toucher. En bas, à des dizaines de mètres en dessous, il y a une imposante plaine.
On se croirait comme les rois du monde. C'est une sensation vraiment superbe, si vous voulez mon avis. Je me sens vachement bien moi, dominant le monde de ma présence ironique, plantée sur ce grand cailloux immense, plus que tout ce que j'ai pu voir jusqu'ici. Il me semble que je suis la Reine. Celle qui dirige tout. Celle qui sait tout. Il me semble que je suis invincible. Puissante. Incontrôlable. Avec mes serviteurs négligés à mes pieds. Quelle idée réjouissante de croire que nous sommes capables de tout faire, de tout exécuter, de tout savoir ! Seulement, ma douce joie est coupée court par Léon qui me prend dans ses bras par derrière, posant son menton sur mon épaule afin de pouvoir contempler l'horizon avec moi.
“ Tu t'es jamais dit que Anadran était un monde meilleur que le nôtre ? ” me demande-t-il.
Sa question est bizarre, non ? Sur le coup, ça m'inquiète pas vraiment. Je me contente d'avoir un de mes rires si spéciaux, et je lui jette un regard amusé, tout en prenant une voix un peu plus aiguë que d'ordinaire pour lui répondre.
“ Mais non voyons. Notre univers est le meilleur qui puisse exister, hihi. - Non, sérieusement, Lalwendë. ”
Je déteste qu'on utilise mon prénom. Que ça soit le premier ou le deuxième, ils sont tous les deux aussi exotiques l'un que l'autre. Pourquoi le sont-il, tiens ? Mais parce que ma mère est une pauvre folle, de son vivant je veux dire. Ça m'étonne pas que mon père l'ait quittée quelques mois avant ma naissance : elle était totalement timbrée. Son problème, c'est qu'elle croyait tout ce qu'elle lisait. Et qu'elle s'y plongeait dedans beaucoup trop. Elle croyait à la fantaisie de manière outrancière. Elle voyait des petites fées de partout, des hommes qui étaient capable de voler... Enfin, tout le bazar quoi. C'est pour ça que j'ai hérité d'un prénom assez étrange, et d'un deuxième prénom dans le même cas. Et c'est aussi pour cette raison que je veux qu'on m'appelle Karma, mon nom de famille.
“ Oh oui, j'adore qu'on m'appelle Lalwendë. - Désolé Karma, j'avais oublié. ”
J'ai un petit reniflement dédaigneux. Il avait oublié. Est-ce que moi j'oublie son prénom, peut-être ? Il a beau être mon seul ami, je n'hésiterais pas à le laisser sans mon incomparable compagnie s'il continue à commettre des bévues comme ça. Après je dis ça, mais je ne dis rien. C'est vrai que ça me ferait plaisir de garder mon seul ami, quand même.
“ Et puis, c'est bien connu, j'aime tant être sérieuse. ”
Léon me regarde d'un air mi-désespéré, mi-amusé. Je ne sais pas trop ce à quoi il pense, derrière ses yeux de glaces qui me donnent l'impression d'être si imprenables. Pourtant, c'est un gentil bonhomme, Léon. Je le sais, malgré que ça ne fait que depuis peu que nous nous connaissons.
“ Tu ne t'es jamais dite que... Qu'Anadran existait peut-être ? ”
Hop, voilà un petit froncement de sourcils qui se fige sur mon visage fermé. Anadran ? Certes, la trilogie est superbe, avec un style d'écriture parfaitement fluide et maîtrisé, qui nous maintient en haleine durant tout le long de la lecture, mais de là à penser que ce monde existe... C'est un peu poussé à bout. C'est ce que j'ai décidé de lui répondre, mais il fait un pas en avant, et comme il est collé à moi, je suis obligée de le suivre. Nous voilà donc totalement au bord de la falaise. Un pas de plus, et c'est la chute.
“ Tu ne t'es jamais dite que... Si nous mourrions, nous irions à Anadran ? Tu n'as pas envie d'essayer ? De savoir ? ”
Waw. Ce n'est pas moi qui rêve, il est bien en train de parler de se suicider pour savoir si les évènements relatés dans une série de trois livres sont vrais ou faux ? Je me mords la lèvre inférieure pour moi-même. Bon ben voilà, c'est officiel, Léon est fou. Mon seul ami se relève être un gros taré qui place trop sa foie dans des choses inutiles.
“ Redescend sur terre, Anadran ne peut être réel. Et puis, nous avons une vie teeeellement génial. Pourquoi la quitter ? ” je lui réponds avec ma fausse voix - aigüe, digne des plus grandes filles hystériques.
Mais ça ne semble pas lui suffire comme réponse. Ses yeux prennent une lueur - lueur que j'ai perdu il y a bien longtemps - et je l'envie de pouvoir faire. De savoir exprimer ses sentiments par son regard. Petit chanceux, va. Enfin, en ce moment, la lumière qui les allume me fait plutôt froid dans le dos. Il entame un nouveau mouvement pour se rapprocher un peu plus du vide, sauf que je tente de résister. Je tends tout mon corps et j'essaye d'échapper à son étreinte. Cependant, c'est un homme, je suis une femme. Même si certaines arrivent à franchir les limites imposées par Mère Nature, ce n'est pas mon cas. Et Léon me domine tout simplement.
Pas le temps pour un cri. Pas le temps pour une protestation. Pas le temps pour un murmure. Je tombe, c'est tout. Les courants d'air que je traverse brutalement me fouettent le visage les uns après les autres. Pourtant, mon coeur ne bat toujours pas plus fort. Ma bouche ne s'ouvre pas pour crier. Mon unique réflexe est de fermer les yeux. De ne pas regarder mon tueur et mon seul ami qui me tient toujours dans ses bras, les yeux rivés dans les miens. Au revoir, ai-je envie de dire. Mais c'est trop tard.
Le noir fait brusquement place à une blancheur éclatante et pure, immaculée. Où suis-je ? J'ai comme un mal de crâne horrible, les images du paysage et de la falaise qui se défilent devant ma chute me remplissant la tête. Seulement, cette pièce me paraît familière. Je ne l'ai jamais vue, mais je la connais. Cinq mètres sur cinq mètres, pas vrai ? Et cette chose, dressée au milieu, cette borne, c'est celle où Alizée a choisi son appartenance, n'est-ce pas ? Je suis morte. Enfin, on va pas dire que c'est étonnant, qui aurait pu survivre à une telle chute ? Sauf que c'est tellement étrange de le dire et de le penser... En étant toujours vivante.
Un petit frisson me parcourt, et j'approche avec horreur du centre de la pièce, là où trône la borne. Léon. Ce pauvre taré. Mon seul ami. Il a raison. Anadran existe vraiment. À moins que ça ne soit qu'un rêve que j'ai inventé, pour me faire croire que je ne suis pas morte. Oui, c'est ça. C'est un rêve. Je vais bientôt me réveiller et tout ira mieux. Léon n'aura jamais exister, je saurais toujours seule, et je n'aurais jamais connu Anadran.
Voilà qui tout de suite rassurant. Je me redresse, la courbe de mon dos se relevant elle aussi, afin que je sois dans une posture plus ou moins droite, et je scrute la borne comme une bête curieuse. Je me la suis déjà imaginée, mais je n'aurais jamais cru qu'elle ressemble à ça. Mais je suis dans mon rêve, je fais ce que je veux. Et si je pouvais avoir un super pouvoir dans mon songe, ça serait génial. Sans hésitation, je presse le bouton « Anormal ». Une nouvelle fois, c'est le noir. Et je tombe encore.
En revanche, je sais que mon arrivée ne sera pas si catastrophique. Pour autant, je vois le sol qui se rapproche de plus en plus, même si je ne suis pas très haute. Je retiens un petit cri en me mordant violemment la langue et je referme les yeux. Et puis... Il y a comme une sensation bizarre. J'ai l'impression de sentir mon corps se dissoudre pour ensuite se rassembler. Pouf ! Je me retourne les pieds parfaitement bien ancrés dans le sol, en me tenant debout, à la place d'être totalement avachie sur l'herbe pour mon atterrissage loupé. Que s'est-il passé ? Pas le temps de réfléchir plus, que voici que je suis prise d'un brusque haut le cœur qui me fait vomir un peu de bile jaunâtre. Iark. Je suis comme ça ; a prendre ou à laisser. Mais si j'étais toi, je me laisserais plutôt. Étant donné que dans mon histoire, je viens à peine de découvrir mon pouvoir, je n'en connais pas vraiment les effets. Alors, je vais décrire tout ça à la troisième personne plutôt.Ahaha, la téléportation, c'est un bien joli pouvoir. On peut faire pleins de trucs vicieux avec. C'est parfait pour quelques coups foireux dans le but de se venger, de faire une petite blagounette et de s'échapper de manière furtive pour fuir les problèmes. C'est bien pratique, la téléportation. Hop, on évite un jet d'eau ; hop, on évite une claque. Bref, ce pouvoir est pas mal si vous êtes aussi du genre feignasse qui n'a pas envie de marcher. Malheureusement, la vie n'est pas aussi belle que ça. Et oui, il y a un prix à payer. Tout d'abord, parlons des petites téléportations, qui ne dépassent pas les quelques mètres de longueur. Les effets sont moins importants, et encore, vu que ce n'est que le début pour Karma, c'est toujours assez difficile. Regardez les effets : une petite téléportation qui lui a évité de chuter de deux ou trois mètres la fait gerber - bon, vu qu'elle avait pas manger, il n'est sorti que de la bile. Cependant, pour les téléportations plus grandes, l'effet sera bien plus importants. Il peut aller de simples vomissements à des évanouissements plus ou moins prolongés, même voir le coma ou la mort dans les cas les plus extrêmes. Terrible, n'est-ce pas ? Il y a donc des limites qui s'imposent d'elles-même, même si Karma ne les connait pas encore pour l'instant. D'ailleurs, si elle ne les connait pas encore, elle n'en prendra conscience qu'en les testant. Enfin, même si pour l'instant elle est loin de savoir comment marche son pouvoir. Il vient brusquement, puis s'en va sans rien dire. Je suis sûre qu'elle pourrait réussir à l'invoquer toute seule si elle se concentrait assez, mais encore faut-il qu'elle en est l'envie. Bref. Karma, c'est une grosse débutante. Bien sûr, elle a une petite idée de son pouvoir, mais elle en est pas totalement sûre. Et derrière l'écran ; Prénom/pseudo ; Le prénom, c'est Alexandra, mais je préfère Alex tout court si vous êtes menés à m'appeler par mon prénom. Pour les pseudos, j'en ai plusieurs. Zaphura, « Breath. », Keileysse, ... Et tout le bazar. Je les utilise pour les jeux. Âge ; Quatorze ans. T'aimes les patates ? Ouais. Tu préfère le vert ou le bleu ? Ni l'un ni l'autre. Moi j'aime le vert anis. Comment t'es arrivé ici ? Ben j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai cherché un forum pas mal en me téléportant de partenaires en partenaires. -w- Le code trop méga secret ; Les girafes sont bleues. Champ autre qui sert pas à grand chose ô/ ; Si, il sert. Il sert parce que j'ai décidé qu'il servirait. C'est votre dernier mot ? Baby, spare yourself !
Dernière édition par Lalwendë E. Karma le Jeu 27 Juin - 19:08, édité 33 fois |
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