La pleine lune était déjà assez haute dans le ciel. Les yeux rivés sur celle-ci, revêtant une simple robe de chambre, je songeais.
Il s'était passé énormément de choses à Anadran depuis mon arrivée, dont beaucoup d’événements qui décrédibilisaient peu à peu le gouvernement avec ces étranges résistants surgissant de nul part.
Je ne savais pas vraiment quoi penser de tout cela et mon esprit était un peu confus.
Allaient-ils faire sombrer tous les habitants dans le désespoir avec leurs idioties?
Ou allaient-ils tous nous sauver?
Si je restais au gouvernement, est-ce que l'on allait me considérer comme une "méchante"? Est-ce que je finirais comme ces sorcières qui meurent comme des moins que rien à la fin du film, pendant que tout le monde est content?
Je poussais alors un soupir, chose que j'ai bien trop l'habitude de faire.
Je retournais m'asseoir sur le canapé, devant la télé allumée sur laquelle passait un vieux film que je connaissais bien, Atlantide, l'empire perdu. C'était vraiment un film génial.
Je prenais la tasse qui traînait sur ma table, sirotant mon thé aux fruits rouges. A côté de ma télévision se trouve un de ces oiseaux en papier que Maria m'a laissé durant sa dernière... Intrusion... Non, plutôt effraction chez moi. Quelle personne étrange.
C'est en regardant cet oiseau en papier que je remarquais un morceau inhabituel sortir d'un de mes tiroirs. Je me lève pour aller ouvrir l'ouvrir et remarque alors que Maria avait caché une centaine d'oiseaux en papiers dans celui-ci. Quelle enflure.
En plus, c'est exactement à ce moment là que j'entendis quelqu'un frapper à ma porte.
Gardant mon calme, pensant que je n'allais pas pouvoir regarder tranquillement mon superbe film que je n'ai pas vu depuis longtemps à cause de toutes ces idioties, je posais doucement ma tasse avant d'aller ouvrir la porte.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir Rodra, à mon palier.
"...Bonsoir?"

Tout cela était bien étrange. Rodra me touchait les épaules.
Elle devait vraiment être dans le besoin.
Heureusement pour elle, je n'aimais pas énormément le café et j'en avais quand même acheté une bonne réserve, allez savoir pourquoi.

"Oui...J'en ai plein..."

J'essayais de me détacher doucement de son emprise, n'aimant pas énormément que d'autre personnes me touchent.

"Tu peux rentrer t'asseoir si tu veux, je vais t'en faire une tasse..."

Je m'écartais pour la laisser rentrer, attendant de voir si elle allait accepter mon invitation.
Pour une fois que j'étais tranquille dans mon appartement... Tant pis.

Je fis attention à bien refermer la porte derrière elle, après tout, j'avais prit l'habitude d'être prudente dans cet appartement.
Je me dirigeais rapidement vers ma cuisine, me souvenant à peu près de l'endroit où j'avais laissé ce café, commençant à lui en faire.
Je restais cependant la tête vissée vers la télévision, essayant de voir le film qui passait toujours, je n'avais pas éteins la télévision lorsque Rodra est rentrée. De toute façon, je ne pense pas qu'elle en avait grand chose à faire.
Pendant que le café se préparait, je retournais dans le salon, prenant tous les oiseaux en papier dans les tiroirs avant de les poser sur la table, m'asseyant sur le canapé, les dépliant un à un.

"Cela prendra un petit peu de temps à cause de la cafetière... Mets-toi à l'aise, surtout..."

Je dépliais méticuleusement les papier, faisant attention à ne rien déchirer. Ce serait un cauchemar si ces papiers étaient abîmés.

Elle ferma la porte après mon entrée dans son logement et elle se dirigea vers la cuisine. Pendant ce temps là, je reste dans l'entrée, à pieds de chaussettes grises aux pieds. La télévision marchait, et un classique y passait. Je reconnais de suite l'Atlantide. Et là, j'entends ce doux son d'une cafetière préparant mon brevage magique. Elle revint dans le salon, s'installa dans son canapé et s'occupa avec des morceaux de papiers pliés.
« C'est gentil de ta part. »

Je me montrais gentille, et il vallait mieux, avec cette sauveuse non-masquée. Je me pose finalement — enfin, je m'écrase plutôt, elle m'as dit de me mettre à l'aise — dans son canapé, pas très loin d'elle. Confortable, d'ailleurs. Je lâche un soupirs et la regarde s'occuper de ces... papiers.

« C'est quoi ? »

Tout en délicatesse et avec tact, pour changer, tiens.

hrp:

Elle n'avait pas énormément de tact. Mais bon, cela ne m'énervait pas trop. Il y avait des choses bien plus dérangeantes dans la vie, des personnes bien plus vulgaires qu'elle.
J'étais concentrée sur mon pliage pendant qu'elle me remerciait. Je ne pouvais même pas regarder la télévision en même temps sans risquer de déchirer un morceau de papier. C'était un peu rageant.
J'entendis sa question et, sans vraiment savoir pourquoi, ravala ma salive. Je me sentais un peu gênée à l'idée de lui expliquer cela.
Pourtant, il n'y avait aucune raison à cela. J'ai donc décidé de lui expliquer directement.

"Maria rentre souvent par effraction chez moi, la nuit. Ceci est un des milliers de papiers importants pour le travail qu'elle a plié en forme d'oiseau."

Je continuais de déplier méticuleusement le papier, écoutant en même temps le bruit de la cafetière en fond.
Un léger silence se faisait.
Je devais parler, sinon elle allait penser que je me fichais totalement de sa présence.

"Je ne sais pas tellement comment je dois comprendre ce qu'elle fait..."

hrp:

Je regardai le papier, lui enlevant doucement des mains pour le lire. J'ai rapidement vu la déchirure et, heureusement, c'était un ancien document peu important. Je n'avais pas tellement envie qu'elle m'aide, non seulement on ne demandait pas à une invitée de travailler, mais en plus elle allait sûrement déchirer plusieurs papiers comme celui-ci, sûrement des importants.

"Je préfère que tu me laisses faire pour ces papiers, ce n'est pas une énorme masse de travail après tout."

En entendant que le café avait terminé de se faire, je me levai pour aller lui faire sa tasse. Sa question me donna un léger frisson. Je savais que Maria était un homme, je veux dire, ça ne faisait aucun doute. Pourtant, il préférait que l'on le considère comme une femme.

"Je n'ai jamais dit le contraire concernant sa sexualité. Mais disons... Que je ne vois pas pourquoi on devrait la considérer comme un homme si elle ne le désire pas. C'est tout. Prends-tu ton café nature?"

Je commençais à repenser à ce comportement étrange que Maria avait parfois avec moi. Enfin bon. Je repensais rapidement au fait que j'avais une invité, attendant sa réponse.